Ce post est la suite de « Faut il personnaliser ses QR codes? »
La technologie permettant de créer les QR codes intègre un facteur d’autocorrection qui se traduit par une surface utilisée supérieure à ce qu’elle devrait théoriquement être. Autrement dit, le code comprend plus de carrés afin que des défauts d’impression ou des tâches en nombre limité n’empêchent pas la lecture.
Habituellement, il y a environ 30% de redondance dans le code, c’est à dire qu’on peut considérer que 30% de la surface du code ne sert qu’à corriger les éventuelles erreurs.
Quelle conséquence ce fait technologique a-t-il sur la possibilité de personnaliser un code? C’est simple : puisqu’une « tache » n’empêche pas la lecture, faire disparaitre quelques points pour les remplacer par autre chose ne l’empêchera – en théorie – pas plus.
En revanche, il faut garder à l’esprit qu’en insérant un graphique à la place des points, on diminue, voire supprime, la capacité d’autocorrection, et donc on prend le risque de rendre le code beaucoup moins lisible. D’ailleurs, en fonction du lecteur que vous utiliserez, certains des codes figurant ci-dessous ne seront pas lisibles. A nouveau, je conseille l’utilisation du lecteur i-nigma, qui les décode tous.
Ceci étant dit, passons maintenant aux exemples.

Google Street View
Pour commencer, une altération légère mais astucieuse, trouvée sur le site de ces graphistes allemands :
nerdindustrie.com
Les modifications sont suffisamment limitées pour que le code reste relativement bien lisible.

Un autre exemple (en Lego!?) de Qriouscode qui m’ont signalé leur très belle galerie.
Bien qu’il soit assez gros, le coeur central ne rend pas impossible la lecture.

Armée du Salut
En revanche, bien que dans ce QR de l’Armée du Salut le logo inséré ne soit pas beaucoup plus gros que le coeur ci-dessus, le code n’est plus lisible par la plupart des lecteurs.
La publicité est évidemment intéressée par l’insertion de logos ou de graphiques dans un code

Le QR code oiseau de Clarins
Un récent exemple, mis en avant par l’excellent blog « Bulles de mode« , est cet incroyable « oiseau » de Clarins. Ce remarquable travail d’artiste fonctionne avec la plupart des lecteurs!

Marc Jacobs Japan QR code
Très beau également, ce travail de l’agence SET Japan pour Marc Jacobs Japon (mais difficile à lire pour beaucoup de lecteurs…).

QR code Louis Vuitton
Enfin l’une des QR-oeuvres les plus partagées sur le web, très créative mais très difficile à décoder : le QR code Louis Vuitton, également réalisé par SET Japan.
Cette liste de quelques exemples ne se veut évidemment pas exhaustive, et vise juste à illustrer les nombreuses possibilités, tant artistiques que publicitaires, offertes par les QR codes.
Attention cependant de bien garder en tête que créativité risque malheureusement souvent de rimer avec difficulté de lecture. N’hésitez pas, avant de mettre votre code à disposition du public, à le tester avec plusieurs lecteurs afin de valider sa bonne lisibilité.
Enfin, gardez en tête que les QR codes sont encore peu (re)connus par le grand public, et que pour optimiser un usage publicitaire ou commercial, mieux vaut qu’il soit reconnu spontanément, sans qu’il soit besoin de préciser qu’il s’agit d’un QR code. Ainsi, l' »oiseau » de Clarins est une véritable performance artistique, mais sera-t-il spontanément reconnu? Les résultats de la campagne en dépendront grandement…